Deux semaines et des poussières
mardi, février 10, 2009, 14:28
Bon, voilà une deuxième semaine de passée. Le temps est un drôle de concept auquel il est nécessaire de donner une mesure commune car on à l'impression d'être arrivés hier tellement ça passe vite et à la fois d'être là depuis plus longtemps tellement qu'on a été bien accueillis et qu'on semble faire partie de la famille. Et si on demande aux enfants, on est là depuis une éternité tellement on s'ennuie et que c'est plate ici où on ne peut que jouer toute la journée, même l'école leur manque...
Pour résumer la semaine en une phrase: On a continué à fêter.
Avec plus de détails, on a été dimanche matin dans une église de pèlerinage à la vierge à Quillacollo, à 5 minutes de truffi d'ici. C'était bondé de monde et de quelques chiens errants. Je n'y était pas à l'aise, pas parce que nous n'avions pas trouvé de place assise mais par la richesse du décors et du style de prédication qui faisait penser à ce qu'on dit de l'Église des années 1950 au Québec: Communion où le prêtre met l'hostie en bouche, insistance sur le pêché. J'ai de loin préféré celle de la semaine passée où les fleurs remplaçaient les dorures. Par contre j'ai été émus par la foi vivante des gens, la présence d'enfants, de jeunes, de personnes handicapées, ... La suite était plus folklorique avec la bénédiction des voitures qui se faufilaient dans une marée humaine. Cette bénédiction est certainement nécessaire vu la façon dont les gens conduisent ici, c'est à dire comme à Montréal sauf qu'ici c'est légal de passer sur la rouge, de zigzaguer sur la route sans clignoter et d'ignorer la présence des piétons.
Dimanche PM, on est allé voir un match de football (soccer) à 15h sur le terrain voisin à la Cadeca, division de l'IER pour les hommes. Les premiers joueurs sont arrivés à 16h30...
Lundi 3 février, c'était la fête à Sre Murielle qu'on a fêter chez les filles avec les professeurs, puis chez elle avec ses Sœurs.
Yolanda, une cuisinière talentueuse et une femme dévouée à sa famille élargie, nous avait préparé un bon gâteau aux ananas pour souligner l'occasion, auquel Sre Murielle à rajouter une petite touche très Québécoise.
Le lendemain, mardi, nous avons fêté l'inauguration du Centre d'Éducation Alternative Délia Tétrault (fondatrice des sœurs MIC), entité qui permettra d'avoir un diplôme secondaire reconnu par l'équivalent du ministère de l'éducation, et les éventuelles subventions municipales. Nous avons fait un exercice d'équipe pour trouvé la valeur qui caractérisait le centre, ce qui a abouti sur la joie-force-entraide-communication-générosité.
Entretemps, nous arrivons quand même à travailler. Sre Murielle, toujours inspirée et inspirante, m'a trouvé une nouvelle occupation en constituant un petit groupe de 4 personnes très motivées à être formées en informatique. Cela me permettra (i.e. forcera) à me mettre sérieusement au Castillan (Espagnol d'Amérique du Sud), à avoir de l'aide sur place pour installer l'équipement quand il arrivera et à le maintenir après mon départ. J'ai donc fait un petit plan de cours de 4 matières (systèmes et réseaux, bureautique et gestion, internet, et bases de données) avec 3 niveaux d'apprentissage pour évaluer la matière à donner et officialiser la formation en informatique et faciliter la recherche d'un professeur à long terme. Je devais commencer ce soir mais heureusement ça a été remis à après-demain (mercredi).
Élise a fait une nouvelle affiche pour publiciser la vente d'œufs sur les murs de l'IER.
Nous avons profité de la belle journée de samedi pour monter au Christo de la Concorde car nous avions été surpris par l'orage lors de notre dernière tentative. Cela nous a permis d'avoir une vue d'ensemble sur Cochabamba et de mettre à l'épreuve nos muscles pour la descente seulement. Heureusement que nous avions sagement choisi de monter en téléphérique car il y a environ 2000 marches à gravir.
Le site était beau si on fait abstraction de l'épandage de déchet. Certains aurait besoin de s'améliorer au basketball...
On s'est sentis honteux que pour notre première sortie au restaurant, on soit atterris chez Burger King mais bon, il fallait faire plaisir aux enfants et me rappeler mes problèmes gastriques qui s'étaient déclenchés à ma dernière journée au bureau. Pour ça, la désintox de café et l'adoption du thé de coca a fait beaucoup de bien, malheureusement on n'en trouve pas chez Provigo.
Nous avons profité du jour du marché pour prendre un bain de foule à la "Cancha" où les enfants ont eu l'impression de faire de bonnes aubaines. On a acheté d'autres films, à 3 pour 2$, on n'est pas trop exigeant sur la qualité de la copie. C'est impressionnant de voir la montagne de stock sur la rue qui doit être aménagé le matin et rapatriée le soir. Beaucoup de commerçants somnolent dans le kiosque car les journées sont dures et longues, leurs bébés et jeunes enfants sous les tables pour se protéger de la chaleur mais pas de la pollution répugnante.
Autre adaptation à la réalité locale, ma collection de logiciels open-source que j'avais préparée ne servira pas beaucoup. Ce que je voyais comme une solution pour les pays émergents pour participer à l'économie du savoir (langage de bureaucrate) n'a pas le même sens quand les logiciels piratés se vendent à moins d'1$ par CD au grand jour sur la rue et dans les magasins. Les cafés Internet qu'on trouve à tous les coins de rue et au fond de dépanneurs improvisés sont plus à jour que moi dans leur versions de logiciels Microsoft.
Le soir, autre partie de basket improvisée par les filles où j'en profite pour faire des portraits démontrant leur joie et la complicité qu'elles ont. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas car il y a eu 2 fugues cette semaines, deux nouvelles qui ont probablement eu de la difficulté de passer de la liberté de la campagne aux contraintes de la ville.
Ce dimanche, nous sommes allés Christine et moi avec José à la fête donnée par Ruben et sa famille pour financer une opération à cœur ouvert d'un de leurs amis. L'ambiance était fort sympathique mais j'avoue avoir eu peur de goûter à tout.
Ruben servant la Chicha, spécialité locale à base d'alcool de maïs. Ça doit équivaloir au p'tit remontant de Papi-Éric...Maman de Ruben avec ses chaudronsUn petit tour chez la "peluqueria" après m'a soulagé de mon casque de poil pour moins cher que le tip que je donne au barbier habituellement. C'était aussi une expérience de se laisser jouer dans les cheveux par une dame qui s'interrompt pour sortir un seau d'eau usée et manque de se faire bousculer à tout bout de champs quand elle a une lame de rasoir sur ton cou. Raphaël aurait surement aimé être parmi les 10 personnes de la petite pièce juste pour voir ça.